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Etre des chevaliers

L’allocution prononcée par Salvatore Niffoi, directeur du collège de garçons, à l’occasion de la réunion parents-professeurs du collège, dans le contexte du 30è anniversaire de l’école.

Chers parents,

Après 30 ans d’existence, une nouvelle ère s’ouvre pour l’école Saint-Dominique.

A l’échelle d’un établissement scolaire, les dix premières années sont le temps de la création.

S’il souffle sa 11ème bougie, ses fondations se sont révélées solides et s’ancrer dans le paysage scolaire qui est le sien a été une réussite.

Les dix suivantes sont le temps de l’expansion. Nos collèges sont certes nés dès la première décennie mais il y a eu, ensuite, l’ouverture du lycée de garçons, classe après classe et donc durant trois ans, puis encore celle du lycée de jeunes filles, classe après classe et donc durant trois ans encore…

Les dix années suivantes ont été pour nous le temps de la consolidation afin de bien asseoir l’ensemble de l’édifice, même si nous n’avons pas pu nous empêcher d’ouvrir une dernière classe encore, mais quelle classe ! Notre petite dernière est notre trésor : abritée au cœur de ce bâtiment, la classe Saint François de Fatima accueille cinq élèves atteints d’une maladie de l’intelligence telle que la trisomie 21. Les inclusions dans les classes ordinaires se multiplient et l’enrichissement mutuel grandit.

Et maintenant ??? Maintenant, c’est le temps où l’on commence à avoir pour élèves les enfants de nos premiers élèves ! Ces derniers semblent ne pas avoir gardé un trop mauvais souvenir de leur scolarité à Saint-Dominique s’ils y mettent aujourd’hui leurs propres enfants…

Maintenant donc, débarrassés des soucis d’implantation, dégagés des ambitions de croissance et forts de la somme de nos expériences cumulées, voici venu le temps pour nous de la maturité.

Le dictionnaire la définit comme « l’état d’un esprit, d’un talent, arrivé à la plénitude de son développement ». Je l’écris en toute humilité, sans trop insister sur ce point, car : « Humilité, étrange vertu : tu dis que tu l’as, et tu ne l’as plus » !

Bonne nouvelle en tout cas, chers parents, nous sommes dans la force de l’âge, et lorsque l’on est en pleine possession de ses moyens, on ne se contente pas de simplement faire « tourner la boutique ». Vous pourrez compter sur nous pour consacrer toute notre énergie aux combats qui nous attendent.

Nous en avons identifié un très clairement pour cette année.

Je l’ai dit à vos enfants le jour de la rentrée, la confiance est indispensable au travail que nous menons à leur service. Sans elle, ce travail perdrait tout son sens.

Or, nous déplorons de plus en plus de faits qui tendent à abîmer cette relation de confiance, avec parfois une forme de légèreté, voire même de facilité : je veux parler du mensonge en général et de la tricherie en particulier.

Nous en connaissons bien les deux ressorts :

– La paresse d’abord : qui est un droit paraît-il maintenant, pour certains… « Mère de tous les vices » pour d’autres… Paresse d’apprendre une leçon ? Et l’on tombe dans le drame du cahier de cours ouvert sur les genoux, ou pire, d’une antisèche préméditée…

– L’orgueil, ensuite : le Malin porte bien son nom, il sait si bien s’y prendre… S’il est bien là pour ôter la honte au moment de tricher ou de mentir, il n’y a plus personne pour l’enlever encore lorsqu’il faut reconnaître sa faute. Georges Bernanos l’a bien écrit : « Satan, c’est l’ami qui ne reste jamais jusqu’au bout »… Si la paresse et la mère de tous les vices, l’orgueil doit en être le père. C’est tout de même par-là que les vrais problèmes ont débuté. Vous connaissez la formule : « une pomme, deux poires… et pas mal de pépins » !

Mais si nous connaissons les ressorts de la malhonnêteté, nous en connaissons aussi le remède : c’est le courage !

Comment allons-nous livrer cette bataille du courage ?

Nous préparons un grand projet, qui verra le jour au début de l’année 2023 : il s’agit, tenez-vous bien, d’insuffler chez vos garçons l’esprit chevaleresque !

Il est trop tôt pour entrer dans les détails de la mise en œuvre mais l’idée principale est d’instaurer l’idéal chevaleresque dans le quotidien de la vie à l’école et favoriser ainsi les principales vertus morales telle que le courage donc, mais aussi la loyauté, le sens de l’honneur, la fidélité, la courtoisie…

Les plus observateurs d’entre-vous verront déjà dans les salles de classe un certain nombre de cadres, représentant des chevaliers, à pied, à cheval, en armure, en prière…

Je ne résiste pas au bonheur de vous lire un extrait de la prière des chevaliers, du Père Sevin, affichée elle aussi depuis la rentrée dans toutes nos salles de classe :

« Seigneur Jésus, de qui descend toute noblesse et toute chevalerie, apprenez-nous à servir noblement. Que notre fait ne soit point parade ni littérature, mais loyal ministère et sacrifice coûteux. Tenez nos âmes hautes, tout près de Vous, dans le dédain des marchandages, des calculs et des dévouements à bon marché. Car nous voulons gagner notre paradis non pas en commerçants, mais à la pointe de notre épée, laquelle se termine en Croix, et ce n’est pas pour rien. Nous avons fait de beaux rêves pour Votre amour dans l’obscurité des journées banales, préparez-nous aux grandes choses par la fidélité aux petites et enseignez-nous que la plus fière épopée est de conquérir notre âme et de devenir des saints.

Ainsi, nous espérons que ce projet contribuera à conforter ce que le rapport d’inspection de 2017 avait mis en lumière : les principes de l’enseignement dispensé à Saint-Dominique obéissent avant tout aux finalités d’une éducation chrétienne revendiquée sans détour.

Les élèves reçoivent ainsi une instruction et une éducation strictement déterminées par le projet de l’établissement.

Veuillez recevoir, chers parents, l’assurance de notre plein et entier dévouement.

Salvatore NIFFOI

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